Ronéo, mon amour!
En 2ème et 3 ème année de médecine nous ne sommes pas à l'hopital ou rarement, notre quotidien se rapproche beucoup d'un étudiant d'une filière lambda avec des cours magistraux, qui n'ont de magistral que le nom et des travaux dirigés à vocation plus concrète qui relèvent de la farce. Je sais dire cela quelque part sur la toile tranquillement caché derrière son écran c'est gratuit, méchant, diffamant, mais j'y reviendrais plus tard. Toutefois même avec des cours comme dans n'importe quelle filière, les études de médecine "c'est pas pareil" grâce à ce merveileux système que sont les ronéos.
Concrètement les ronéos sont des polys édités par la corpo étudiante toutes les semaines reprenant l'intégralité des cours de la semaine précédente. Ça veut dire en gros que quand bien même la fac décretent que les cours sont obligatoires, tout le monde s'en fout, que tout le monde si il veut faire la fête tous les soirs de la semaine et faire la grasse mat' qui s'en suit, ben tout le monde il le peut, parce qu'il aura son cours polycopié la semaine suivante. Je caricature mais c'est l'idée, une bonne centaine de carabin vont quand même en cours et pour peu que ce soit un bon prof, le début d'un trimestre ce nombre peut bien doubler voir tripler! (On est plusieurs centaines par promo...)
Techniquement chaque souscripteur est tenu de faire son cours dans l'année, on dit qu'il "ronéotype" (RT) il est donc en charge de rédiger le cour en restant le plus fidèle aux cours de l'enseignant en ommentant rien sans pour autant écrire mot-à-mot les paroles du prof. Un cours écrit est différent d'un cours oral. Il lui appartient donc d'assurer la transition en passant du "phrasé oral" au "phrasé écrit", en remaniant éventuellement le plan, levant les ambiguïtés, éclaircissant les zones d'ombres, intégrant les diapositives pertinentes c'est un vrai boulot qui prend du temps (une dizaine d'heure facile). Il est assisté dans cette tache par un "ronéolecteur" (RL) qui relit à la recherche de faute d'orthographe, ajuste éventuellement la mise en page, signale au RT les fautes de sens.
Ça c'est la théorie, dans la pratique ces belles lignes de conduite ne sont pas forcément suivie avec le respect qu'elles devraient, le RL reçoit souvent la ronéo au dernier moment, n'est pas forcément un crack en orthographe, le plan du RT n'est pas très fin (ceux des enseignants le sont rarement aussi à leur décharge), certaines fautes du prof se retrouvent dans la ronéo quand ce n'est pas le RT qui fait apparaitre une connerie ou une ambiguïté.
Tout n'est pas blanc ou noir cependant, certaines ronéos sont de vrais bijoux et apporte un réel plus par rapport au cours, médiocre en amphi la majorité se contentent pourtant du strict minimum, une infime minorité est du vrai foutage de gueule, la ronéo est alors refaite soit par le RT initial soit par une généreuse âme qui se dévoue. Car même si les ronéos sont loins d'être parfaites, elle suffisent largement à valider les examens, de plus les cours en amphi sont rarement d'une qualité exceptionel le facteur de pertes est au final limité.
De part chez nous on a la chance d'être une grande promo ce qui nous permet de n'avoir à faire qu'une ronéo par an, voir moins pour peu que le tirage alphabétique qui décide de l'ordre de passage nous soit favorable ; on a aussi la chance d'en avoir un, par manque d'organisation certaines facs n'ont pas/plus ce système ; nous avons aussi la chance qu'elles marchent bien, système de cautions qui sautent si RT ou RL est pas/mal fait ainsi que deux ronéoboss par promo qui supervisent le tout, dans certaines facs la qualité des ronéos est réelement médiocre et la majorité des étudiants n'osent apprendre dedans ; puis les ronéos ont du succès car au final les cours en amphi ou en travaux dirigés sont tous atteints du syndrôme powerpoint et qu'aucun poly digne d'une fac de médecine de cours n'existe.
Je reviendrai sur les cours en amphi et TD en tant que tel dans d'autres billets